sabato 6 febbraio 2016
Neoliberalismo e sfruttamento intensivo delle risorse naturali
Sandrine
Feydel e Christophe Bonneuil: Prédation. Nature, le nouvel eldorado de la finance, Edition La Découverte, pagine 208, euro 16,50
Risvolto
La protection de l’environnement devient un marché particulièrement
juteux. On connaît déjà le business du développement durable et de la
croissance verte. Un pas supplémentaire est toutefois en passe d’être
franchi : désormais, les terres, les forêts, les animaux et les végétaux
sont transformés en produits bancaires et financiers. De fait, selon le
vieil adage « tout ce qui est rare est cher », les espèces vivantes en
voie de disparition, les terres et les écosystèmes menacés prennent de
la valeur. La nature devient alors un capital sur lequel il est possible
de spéculer.
Cette enquête raconte l’histoire de la mainmise économique et bancaire
sur les ressources vivantes à l’échelle planétaire, une véritable
entreprise de prédation. Elle révèle que des banques et des fonds
d’investissement achètent aujourd’hui d’immenses zones naturelles riches
en espèces animales et végétales en danger, partout dans le monde, pour
les échanger sur des marchés. Elle dévoile également le rôle crucial
des lobbies, qui s’activent auprès des institutions européennes et
internationales pour favoriser le développement de cette branche
financière du green business.
Sandrine Feydel et Christophe Bonneuil nous conduisent en Ouganda, au
Brésil, en Amazonie, aux États-Unis et en Malaisie, où des bio-banques «
protègent » désormais des écosystèmes en danger. Ils décrivent les
dangers auxquels se trouvent alors exposés les populations locales et
leur environnement naturel. Ils montrent enfin que ce sont souvent les
entreprises les plus destructrices de l’environnement, comme les
industries minières et pétrolières, qui s’intéressent à ces marchés, et
que les institutions financières responsables de la crise des subprimes
en 2008 n’en ont décidément tiré aucune leçon et nous préparent un «
krach vert »…
Lorenzo Fazzini Avvenire 6 febbraio 2016
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