giovedì 9 gennaio 2014
L'epistolario Morand-Chardonne
Paul Morand e Jacques Chardonne: Correspondance, tome I, 1949-1960, Édition de Philippe Delpuech. Préface de Michel Déon, Gallimard, pagg. 1157, euro 46,50
Risvolto
Très tôt, Paul Morand et Jacques Chardonne ont compris qu'ils écrivaient
ensemble leur grand œuvre. Dès 1957, ils rêvaient à la postérité
offerte par cette correspondance. À travers leur amitié, deux univers et
deux caractères s'affrontent : le cosmopolitisme face au microcosme, la
vitesse flamboyante face à la concision lumineuse. Si leur style se
change parfois en arme lourde et néfaste, le plus souvent les lames sont
fines et étincelantes. Morand a la tenue noble du cavalier au sabre,
dans une armure ciselée de mots qui brillent de mille feux. En bon
Charentais, Chardonne excelle dans la botte de Jarnac et ses phrases
courtes de moraliste font souvent mouche. Le sage Chardonne, chirurgien
du cœur, reste immobile dans son jardin de La Frette, tandis que
l'ardent Morand ne s'arrête jamais, décapoté, de Vevey à Tanger en
passant par le Portugal. Après les années noires de la guerre, c'est un
bain de jouvence.
Les Hussards naissent armés, comme Athéna, de ce
couple improbable. Sous leur plume s'anime toute une génération de
jeunes écrivains : Nimier, Frank, Blondin, Sagan, Laurent, Déon,
Nourissier, tandis que Cocteau, Mauriac ou Malraux paradent. Morand et
Chardonne, qui ne renient rien de leurs engagements, se tiennent en
embuscade. Deux fois Morand échoue à l'Académie française, malgré les
stratégies de Chardonne. Aux lectures au long cours – Chateaubriand,
Proust, ou le Journal des Goncourt – se mêlent les commentaires
des événements de Suez et de Budapest, de la guerre d'Algérie ou de la
politique de celui qu'ils surnomment «Gaulle».
La date de l'an 2000,
à laquelle leur correspondance pourrait être divulgée, revient souvent
comme l'horizon de l'immortalité. Si l'on parle encore d'eux au XXIe siècle, pour Morand, la partie est gagnée : «Nos lettres pourraient être publiées, en l'an 2000, sous le titre Après nous le déluge, non?».
Morand e Chardonne scelsero il regime collaborazionista: furono espulsi dal mondo culturale francese. Nel loro carteggio i giudizi sferzanti sugli autori emergenti
Stenio Solinas - Gio, 09/01/2014
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